Bidonville de Kibera, vu depuis le sud.

Bidonville de Kibera, vu depuis le sud.

Sieste du midi. Mathare Valley.

Sieste du midi. Mathare Valley.

Daniel est sans emploi. Comme environ 45% des Kenyans. Il est originaire de l’intérieur du pays. A la fin du premier cycle scolaire, il a demandé à ses parents de financer ses études en secondaire, ils n’en avaient pas les moyens. Il est venu à la  capitale et habite Kibera depuis maintenant presque dix ans. Il espère trouver un emploi le temps d’épargner pour pouvoir reprendre des études qui lui permettraient en fin de compte de voir plus loin que la fin de la journée, d’aller dormir tous les soirs le ventre plein.

Daniel est sans emploi. Comme environ 45% des Kenyans. Il est originaire de l’intérieur du pays. A la fin du premier cycle scolaire, il a demandé à ses parents de financer ses études en secondaire, ils n’en avaient pas les moyens. Il est venu à la capitale et habite Kibera depuis maintenant presque dix ans. Il espère trouver un emploi le temps d’épargner pour pouvoir reprendre des études qui lui permettraient en fin de compte de voir plus loin que la fin de la journée, d’aller dormir tous les soirs le ventre plein.

Rue à fort trafic et commerces.

Rue à fort trafic et commerces.

Phillip, travailleur social, vit et travaille à Kibera. Avant les émeutes post-électorales de décembre 2007/janvier 2008, il travaillait à mitemps dans une  association. A la suite de ces évènements, avec plus de 1000 morts uniquement à Kibera, il a décidé de s’investir à plein temps. Son association construit et  restaure des habitations du bidonville pour pallier à la surpopulation et à l’insalubrité. L’intérêt est d’inciter les «employés», issus d’ethnies différentes, à se côtoyer, à se parler, à échanger et finalement se rendre compte qu’ils gagnent plus à s’entraider qu’à s’entretuer.

Phillip, travailleur social, vit et travaille à Kibera. Avant les émeutes post-électorales de décembre 2007/janvier 2008, il travaillait à mitemps dans une association. A la suite de ces évènements, avec plus de 1000 morts uniquement à Kibera, il a décidé de s’investir à plein temps. Son association construit et restaure des habitations du bidonville pour pallier à la surpopulation et à l’insalubrité. L’intérêt est d’inciter les «employés», issus d’ethnies différentes, à se côtoyer, à se parler, à échanger et finalement se rendre compte qu’ils gagnent plus à s’entraider qu’à s’entretuer.

Salle à manger d’une école. Pas de couverts, menu unique.

Salle à manger d’une école. Pas de couverts, menu unique.

Maureen, Conlyn et son fils Deryl vivent tous les trois dans la même pièce à Dandora Estate, quartier déshérité et excentré de Nairobi. Il est nécessaire d’habiter à plusieurs par chambre pour payer le loyer. Ici, les murs sont solides, l’hygiène est correcte. Les habitants travaillent, le niveau de vie est plus décent sans être élevé. Maureen est institutrice au Rehoboth Community Center, une école née d’une initiative individuelle.

Maureen, Conlyn et son fils Deryl vivent tous les trois dans la même pièce à Dandora Estate, quartier déshérité et excentré de Nairobi. Il est nécessaire d’habiter à plusieurs par chambre pour payer le loyer. Ici, les murs sont solides, l’hygiène est correcte. Les habitants travaillent, le niveau de vie est plus décent sans être élevé. Maureen est institutrice au Rehoboth Community Center, une école née d’une initiative individuelle.

Terrain de foot un samedi après-midi.

Terrain de foot un samedi après-midi.

Daisy est écolière. C’est sa première année de scolarité. C’est une enfant espiègle et farceuse. Lorsqu’elle n’est pas à l’école, elle aide sa mère ou traîne dans l’échoppe de fruits et légumes de sa grandmère en compagnie d’autres enfants, de cousins et de cousines, ainsi que d’oncles et tantes à peine plus âgés qu’elle. Le soir, elle va chez sa grand-mère avec quelques autres camarades. IIs mangent en regardant la télévision. Daisy est particulièrement attentive aux télénovelas mexicaines (surtout Tormenta en el Paraiso) mal doublées, ce qui l’égaie.

Daisy est écolière. C’est sa première année de scolarité. C’est une enfant espiègle et farceuse. Lorsqu’elle n’est pas à l’école, elle aide sa mère ou traîne dans l’échoppe de fruits et légumes de sa grandmère en compagnie d’autres enfants, de cousins et de cousines, ainsi que d’oncles et tantes à peine plus âgés qu’elle. Le soir, elle va chez sa grand-mère avec quelques autres camarades. IIs mangent en regardant la télévision. Daisy est particulièrement attentive aux télénovelas mexicaines (surtout Tormenta en el Paraiso) mal doublées, ce qui l’égaie.

Georges (second depuis la gauche) et les orphelins.

Georges (second depuis la gauche) et les orphelins.

Joyce est cultivatrice de Sukuma Wiki, ce qui signife littéralement «pousse semaine», un légume bon marché. Il est cultivé dans des sacs de jutes à cause du manque d’espace. C’est une variété très résistante et vivace. Trois mois auparavant, Joyce cuisinait et vendait des chappattis (crêpes épaisses à base de farine de blé et d’eau) et des haricots rouges. Elle vit à Kibera depuis 15 ans. Elle est originaire de Kiriyuga, la région du mont Kenya. Elle a quatre enfants, deux garçons et deux filles. Ils sont en bonne santé. Le seul legs qu’elle peut leur transmettre dans ces conditions est l’éducation. C’est parfois un challenge. Elle ne peut pas payer l’école pour tous, elle s’en sent très coupable. La pire des souffrances est de ne pas pouvoir les nourrir et de ne pas les envoyer à l’école. Son mari est maçon, il est d’une tribu différente. Il travaille beaucoup, il est très fatigué, usé, rendu malade par cet emploi. Il reste peu avec sa famille.

Joyce est cultivatrice de Sukuma Wiki, ce qui signife littéralement «pousse semaine», un légume bon marché. Il est cultivé dans des sacs de jutes à cause du manque d’espace. C’est une variété très résistante et vivace. Trois mois auparavant, Joyce cuisinait et vendait des chappattis (crêpes épaisses à base de farine de blé et d’eau) et des haricots rouges. Elle vit à Kibera depuis 15 ans. Elle est originaire de Kiriyuga, la région du mont Kenya. Elle a quatre enfants, deux garçons et deux filles. Ils sont en bonne santé. Le seul legs qu’elle peut leur transmettre dans ces conditions est l’éducation. C’est parfois un challenge. Elle ne peut pas payer l’école pour tous, elle s’en sent très coupable. La pire des souffrances est de ne pas pouvoir les nourrir et de ne pas les envoyer à l’école. Son mari est maçon, il est d’une tribu différente. Il travaille beaucoup, il est très fatigué, usé, rendu malade par cet emploi. Il reste peu avec sa famille.

Chien cherchant à manger, près de Fort Jésus.

Chien cherchant à manger, près de Fort Jésus.

Dieudonné (ivoirien), Jacques (congolais de RdC) et Mathew (kenyan) sont pasteurs. Jacques est invité par Mathew à prêcher dans son église de Kangemi, quartier déshérité similaire à Dandora. Les édifices religieux sont souvent modestes, installés dans des bâtiments que l’on aménage en fonction des besoins. Au moins un instrument de musique accompagne les prières pour chanter un Gospel. Les personnes dansent, chantent, rient, entrent en transe parfois.

Dieudonné (ivoirien), Jacques (congolais de RdC) et Mathew (kenyan) sont pasteurs. Jacques est invité par Mathew à prêcher dans son église de Kangemi, quartier déshérité similaire à Dandora. Les édifices religieux sont souvent modestes, installés dans des bâtiments que l’on aménage en fonction des besoins. Au moins un instrument de musique accompagne les prières pour chanter un Gospel. Les personnes dansent, chantent, rient, entrent en transe parfois.

Messe évangeliste, Kangemin Estate.

Messe évangeliste, Kangemin Estate.

Ruben est cuisinier à «Toi (prononcer TO-I) Market», situé au nord de Kibera et séparé du district de Makina par Joseph Kangethe Road. Ruben cuisine le sukuma wiki, les chappattis, les haricots rouges, les trippes de boeufs bouillies, les fritures de poissons du lac Victoria, accompagnées d’ugali, pâte à base de farine de maïs et d’eau. Servie en boule, on s’en sert comme couverts une fois malaxée. C’est tout un art. Dans le cagibi, des planches servent de bancs et de tables. C’est modeste. Tous les aliments sont cuisinés et chauffés sur des braises. Selon Ruben, son affaire marche bien pour lui : «C’est suffisant pour manger et c’est déjà bien quand c’est comme ça».

Ruben est cuisinier à «Toi (prononcer TO-I) Market», situé au nord de Kibera et séparé du district de Makina par Joseph Kangethe Road. Ruben cuisine le sukuma wiki, les chappattis, les haricots rouges, les trippes de boeufs bouillies, les fritures de poissons du lac Victoria, accompagnées d’ugali, pâte à base de farine de maïs et d’eau. Servie en boule, on s’en sert comme couverts une fois malaxée. C’est tout un art. Dans le cagibi, des planches servent de bancs et de tables. C’est modeste. Tous les aliments sont cuisinés et chauffés sur des braises. Selon Ruben, son affaire marche bien pour lui : «C’est suffisant pour manger et c’est déjà bien quand c’est comme ça».

Daniel entretient ses souliers.

Daniel entretient ses souliers.

Janet est sans emploi. Les samedis, elle est bénévole dans un programme d’instruction biblique et alimentaire pour des enfants de Kibera. Elle aime les enfants.  Elle apprécie le football. Elle a consolidé et décoré les murs de sa cuisine avec des photos des joueurs de Barcelone et d’Arsenal, ses deux équipes favorites. Elle voue une admiration particulière à Kaka parce qu’à chaque but, il pointe Jésus pour le remercier. Outre les cours d’instruction biblique de ce programme alimentaire, les enfants assistent aux cours de «surviving skills». Ceux-ci leur apprennent les bases fondamentales de la survie: cultiver le sukuma wiki, comment se protéger lors de violences, soigner les petites coupures et contusions.

Janet est sans emploi. Les samedis, elle est bénévole dans un programme d’instruction biblique et alimentaire pour des enfants de Kibera. Elle aime les enfants. Elle apprécie le football. Elle a consolidé et décoré les murs de sa cuisine avec des photos des joueurs de Barcelone et d’Arsenal, ses deux équipes favorites. Elle voue une admiration particulière à Kaka parce qu’à chaque but, il pointe Jésus pour le remercier. Outre les cours d’instruction biblique de ce programme alimentaire, les enfants assistent aux cours de «surviving skills». Ceux-ci leur apprennent les bases fondamentales de la survie: cultiver le sukuma wiki, comment se protéger lors de violences, soigner les petites coupures et contusions.

Le long de la voie ferrée Mombasa/Kisumu.

Le long de la voie ferrée Mombasa/Kisumu.

Sheldon est vendeur de vêtements à «Toi Market». Il a fusionné son stand avec celui de son frère pour survivre. Ils s’en occupent à tour de rôle une semaine sur deux. Les semaines où l’un ne s’occupe pas du stand, il doit se débrouiller. A «Toi Market », on trouve de tout: la farine de maïs, les haricots, le sukuma wiki, des habits, des matelas, du charbon, des ateliers de couture et de repassage (les machines à coudre sont à pédalier et les fers à repasser au charbon), des  chaussures d’occasion, des médicaments dans des boîtes non étiquetées... C’est un « marché aux puces » des premières nécessités.

Sheldon est vendeur de vêtements à «Toi Market». Il a fusionné son stand avec celui de son frère pour survivre. Ils s’en occupent à tour de rôle une semaine sur deux. Les semaines où l’un ne s’occupe pas du stand, il doit se débrouiller. A «Toi Market », on trouve de tout: la farine de maïs, les haricots, le sukuma wiki, des habits, des matelas, du charbon, des ateliers de couture et de repassage (les machines à coudre sont à pédalier et les fers à repasser au charbon), des chaussures d’occasion, des médicaments dans des boîtes non étiquetées... C’est un « marché aux puces » des premières nécessités.

Ecole coranique.

Ecole coranique.

Peter est étudiant en second cycle. Il est discret et habile. Sa famille ne pourra pas lui payer ses études à l’université, ni le prendre en charge. Il devra  trouver un moyen de subsistance.

Peter est étudiant en second cycle. Il est discret et habile. Sa famille ne pourra pas lui payer ses études à l’université, ni le prendre en charge. Il devra trouver un moyen de subsistance.

Salle de classe de Rehoboth Community Center, Dandora Estate.

Salle de classe de Rehoboth Community Center, Dandora Estate.

Elizabeth et Irène sont institutrices dans le bidonville de Mathare, troisième des quatre plus importants bidonvilles de Nairobi, en terme de surface; second ex-aequo avec Gorogocho en terme de population (environ 700 000 habitants). Elles gèrent une centaine d’élèves. Contrairement à d’autres écoles, l’école (Ebenezer Day Care$) ne bénéfcie pas d’un programme alimentaire quotidien ou hebdomadaire. Les élèves sont renvoyés chez leurs parents à midi. Certains peuvent manger l’ugali accompagné de sukuma wiki. Les autres reviennent à l’école cinq minutes après, le temps de boire un verre d’eau. Lors des émeutes post-électorales, l’école a été détruite lorsque certains habitants de Mathare ont appris qu’Elizabeth appartenait à l’ethnie Kikuyu (représentant 22% de la population kenyane). Pour beaucoup de personnes, une grande partie des problèmes présents au Kenya, comme les bidonvilles, sont la conséquence du manque d’éducation, de la corruption de la classe politique et du tribalisme.

Elizabeth et Irène sont institutrices dans le bidonville de Mathare, troisième des quatre plus importants bidonvilles de Nairobi, en terme de surface; second ex-aequo avec Gorogocho en terme de population (environ 700 000 habitants). Elles gèrent une centaine d’élèves. Contrairement à d’autres écoles, l’école (Ebenezer Day Care$) ne bénéfcie pas d’un programme alimentaire quotidien ou hebdomadaire. Les élèves sont renvoyés chez leurs parents à midi. Certains peuvent manger l’ugali accompagné de sukuma wiki. Les autres reviennent à l’école cinq minutes après, le temps de boire un verre d’eau. Lors des émeutes post-électorales, l’école a été détruite lorsque certains habitants de Mathare ont appris qu’Elizabeth appartenait à l’ethnie Kikuyu (représentant 22% de la population kenyane). Pour beaucoup de personnes, une grande partie des problèmes présents au Kenya, comme les bidonvilles, sont la conséquence du manque d’éducation, de la corruption de la classe politique et du tribalisme.

Enfants jouant au retour de l’école.

Enfants jouant au retour de l’école.

Inscription sur les murs du bidonville de Kibera en réaction aux émeutes post-électorales de décembre 2007.

Inscription sur les murs du bidonville de Kibera en réaction aux émeutes post-électorales de décembre 2007.