Tracts de propagande de l’OTAN lâchés sur Belgrade.

Sur celui de droite, à côté du portrait de Slobodan Milošević:
"La guerre est un sacrifice pour toi. Pour lui, sa famille et ses amis; c’est de l’argent."
Pendant l’été 2000, l’ancien président serbe Ivan Stambolić a été enlevé; son corps a été retrouvé en 2003. Milošević fût inculpé pour avoir commandité l’assassinat.
Milošević fût retrouvé mort dans sa cellule en mars 2016, dans le centre de détention pour criminels de guerre à La Hague, Pays-Bas.

Tracts de propagande de l’OTAN lâchés sur Belgrade.

Sur celui de droite, à côté du portrait de Slobodan Milošević:
"La guerre est un sacrifice pour toi. Pour lui, sa famille et ses amis; c’est de l’argent."
Pendant l’été 2000, l’ancien président serbe Ivan Stambolić a été enlevé; son corps a été retrouvé en 2003. Milošević fût inculpé pour avoir commandité l’assassinat.
Milošević fût retrouvé mort dans sa cellule en mars 2016, dans le centre de détention pour criminels de guerre à La Hague, Pays-Bas.

Bus 96.

"...ca devais se passer comme ça parce que l’ancien gouvernement à fait pleins d’erreurs alors celui-ci doit tout réparer. On a des problèmes systématiques comme la fuite des capitaux, l’argent disparait à travers les institutions, et personne ne sait où il va."

Bus 96.

"...ca devais se passer comme ça parce que l’ancien gouvernement à fait pleins d’erreurs alors celui-ci doit tout réparer. On a des problèmes systématiques comme la fuite des capitaux, l’argent disparait à travers les institutions, et personne ne sait où il va."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"On vient de Knin en Croatie. J’étais prof de biologie. J’étais à Knin pendant l’opération Oluja, ma femme et mes fils avaient fui avant. Depuis nous sommes en Serbie, c’est la vingtimème année que nous vivons dans un camp de réfugiés, c’est le second camp que nous connaissons."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"On vient de Knin en Croatie. J’étais prof de biologie. J’étais à Knin pendant l’opération Oluja, ma femme et mes fils avaient fui avant. Depuis nous sommes en Serbie, c’est la vingtimème année que nous vivons dans un camp de réfugiés, c’est le second camp que nous connaissons."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"De nos deux fils, l’un vit avec nous, le second s’est marié et vit aux USA. Nous avons vu le meurtre, le viol et le nettoyage ethnique de notre peuple... Nous avons reçu les visites de l’ONU, du gouvernement serbe, d’ONG, etc. Le pire est de ne pas savoir ce que demain amènera, cette insécurité ruine les nerfs."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"De nos deux fils, l’un vit avec nous, le second s’est marié et vit aux USA. Nous avons vu le meurtre, le viol et le nettoyage ethnique de notre peuple... Nous avons reçu les visites de l’ONU, du gouvernement serbe, d’ONG, etc. Le pire est de ne pas savoir ce que demain amènera, cette insécurité ruine les nerfs."

"Notre but ici est de créer un lieu où les gens peuvent voir du cinéma non commercial, et aussi de soutenir les réalisateurs serbes. Il y a environ un an, une centaine d’entre nous ont investi le cinéma, c’était une action spontanée... depuis, on est là. Les autorités nous ignorent ainsi que nos requêtes. On a écrit plusieurs fois au ministère de la culture... Des réalisateurs nous soutiennent: Michel Gondry nous a réalisé un court-métrage que nous passons avant toute projection. Tout est gratuit mais tu peux participer au pot commun pour la nourriture, etc. On va lancer un kickstarter pour réparer le bâtiment, le projecteur et la salle."

"Notre but ici est de créer un lieu où les gens peuvent voir du cinéma non commercial, et aussi de soutenir les réalisateurs serbes. Il y a environ un an, une centaine d’entre nous ont investi le cinéma, c’était une action spontanée... depuis, on est là. Les autorités nous ignorent ainsi que nos requêtes. On a écrit plusieurs fois au ministère de la culture... Des réalisateurs nous soutiennent: Michel Gondry nous a réalisé un court-métrage que nous passons avant toute projection. Tout est gratuit mais tu peux participer au pot commun pour la nourriture, etc. On va lancer un kickstarter pour réparer le bâtiment, le projecteur et la salle."

Cinéma Zvezda. Luka avec le projecteur 35mm pour l’écran plein air.

"On a eu un souci il y a quelques jours, un mec a détruit le projecteur numérique... On en a un mais il n’est pas terrible, ca va nous prendre quelques jours de tout remettre en ordre. Celui-ci, en espère le réparer pour cet été."

Cinéma Zvezda. Luka avec le projecteur 35mm pour l’écran plein air.

"On a eu un souci il y a quelques jours, un mec a détruit le projecteur numérique... On en a un mais il n’est pas terrible, ca va nous prendre quelques jours de tout remettre en ordre. Celui-ci, en espère le réparer pour cet été."

Quartier de Borča.

"On sait que les changements et les réformes sont intrinsèquement douloureux, mais une fois qu’on y aura survécu, on est certain de pouvoir s’attendre à un meilleur future."

Quartier de Borča.

"On sait que les changements et les réformes sont intrinsèquement douloureux, mais une fois qu’on y aura survécu, on est certain de pouvoir s’attendre à un meilleur future."

Abri du Centre pour l’intégration des jeunes. Blok 38, Nouvelle Belgrade.

"C’est la seule catégorie d’enfant avec laquelle nous travaillons. Ceux qui travaillent ou vivent dans les rues. Parfois nous avons des enfants qui viennent d’autres villes. Notre ONG a différents projets et programmes pour eux. Nous avons ces deux abris d’urgence qui sont les seuls endroits où ces gamins peuvent venir. On va aussi sur place, les endroits où ils vivent, travaillent, passent leur temps libre, etc."

Abri du Centre pour l’intégration des jeunes. Blok 38, Nouvelle Belgrade.

"C’est la seule catégorie d’enfant avec laquelle nous travaillons. Ceux qui travaillent ou vivent dans les rues. Parfois nous avons des enfants qui viennent d’autres villes. Notre ONG a différents projets et programmes pour eux. Nous avons ces deux abris d’urgence qui sont les seuls endroits où ces gamins peuvent venir. On va aussi sur place, les endroits où ils vivent, travaillent, passent leur temps libre, etc."

Camp Roms, Nouvelle Belgrade.

"Par exemple, il y a quelques exemples d’enfants ayant fini le primaire et qui sont maintenant en enseignement secondaire... mais aucun n’a échappé à la pauvreté. Maintenant qu’ils ont un meilleur niveau d’éducation, ils peuvent trouver un travail et n’ont plus à se contenter de mendier ou de laver les voitures aux feux rouges. Ils ne gagnent toujours pas beaucoup d’argent, parce qu’ils sont roms."

Camp Roms, Nouvelle Belgrade.

"Par exemple, il y a quelques exemples d’enfants ayant fini le primaire et qui sont maintenant en enseignement secondaire... mais aucun n’a échappé à la pauvreté. Maintenant qu’ils ont un meilleur niveau d’éducation, ils peuvent trouver un travail et n’ont plus à se contenter de mendier ou de laver les voitures aux feux rouges. Ils ne gagnent toujours pas beaucoup d’argent, parce qu’ils sont roms."

Camp Roms, Nouvelle Belgrade.

"On visite environ 25 camps sur Belgrade. Ce qui fait 400 bénéficiaires actifs. Environ 280 passent par nos abris tous les mois. Les autres on les rencontre sur les activités extérieures. De ces 400 enfants et jeunes ados, ils y a aussi les membres de leurs familles, au quotidien cela fait que nous sommes en relation avec énormément de personnes dans le besoin. 99,99% des enfants dont nous nous occupons sont roms."

Camp Roms, Nouvelle Belgrade.

"On visite environ 25 camps sur Belgrade. Ce qui fait 400 bénéficiaires actifs. Environ 280 passent par nos abris tous les mois. Les autres on les rencontre sur les activités extérieures. De ces 400 enfants et jeunes ados, ils y a aussi les membres de leurs familles, au quotidien cela fait que nous sommes en relation avec énormément de personnes dans le besoin. 99,99% des enfants dont nous nous occupons sont roms."

Boulevard Mihajla Pupina.

"La pire période c’est l’hiver, il y a deux ans en 2012, ce fût un terrible hiver dans toute l’europe. Nous avions un invité d’une agence de presse japonaise, il faisait un reportage sur les SDF à travers l’Europe. Il nous a dit qu’il était agréablement surpris avec Belgrade car il avait vu relativement peu de gens à la rue. C’est -je crois- parce que l’État nous finance ici en Serbie, alors que dans le reste de l’Europe, c’est aux ONG et organisations religieuses de s’occuper des sans logis."

Boulevard Mihajla Pupina.

"La pire période c’est l’hiver, il y a deux ans en 2012, ce fût un terrible hiver dans toute l’europe. Nous avions un invité d’une agence de presse japonaise, il faisait un reportage sur les SDF à travers l’Europe. Il nous a dit qu’il était agréablement surpris avec Belgrade car il avait vu relativement peu de gens à la rue. C’est -je crois- parce que l’État nous finance ici en Serbie, alors que dans le reste de l’Europe, c’est aux ONG et organisations religieuses de s’occuper des sans logis."

Abri pour sans domicile. Quartier de Voždovac. Belgrade.

"Le but de cette institution est d’aider les personnes, sans abri ou âgées, dans des situations d’urgence. On est à un service d’urgences du secteur social. Les gens sont bienvenus ici, qu’ils soient roms (actuellement 20% des personnes présentes), aient des problêmes mentaux... Notre budget dépend de la mairie. Notre capacité est de 104 lits, mais nous avons environ 130 pensionnaires... le bâtiment est conçu pour 40 personnes."

Abri pour sans domicile. Quartier de Voždovac. Belgrade.

"Le but de cette institution est d’aider les personnes, sans abri ou âgées, dans des situations d’urgence. On est à un service d’urgences du secteur social. Les gens sont bienvenus ici, qu’ils soient roms (actuellement 20% des personnes présentes), aient des problêmes mentaux... Notre budget dépend de la mairie. Notre capacité est de 104 lits, mais nous avons environ 130 pensionnaires... le bâtiment est conçu pour 40 personnes."

Abri pour sans domicile. Quartier de Voždovac. Belgrade.

"Le temps d’accueil maximum est de 6 mois. Avec le froid on s’attend à avoir 200 personnes, on mettra des lits de camp et des matelas, c’est mieux d’improviser que de laisser les gens à la rue. Entre 10% et 15% des gens qui se présentent à nous annuellement viennent d’autres pays d’ex-Yougoslavie, ils ont tendance à oublier que nous ne sommes plus un seul pays, plus maintenant."

Abri pour sans domicile. Quartier de Voždovac. Belgrade.

"Le temps d’accueil maximum est de 6 mois. Avec le froid on s’attend à avoir 200 personnes, on mettra des lits de camp et des matelas, c’est mieux d’improviser que de laisser les gens à la rue. Entre 10% et 15% des gens qui se présentent à nous annuellement viennent d’autres pays d’ex-Yougoslavie, ils ont tendance à oublier que nous ne sommes plus un seul pays, plus maintenant."

Abri pour sans domicile. Quartier de Voždovac. Belgrade.

Une employée. Originaire du Kosovo, elle est venue à Belgrade pour faire ses études et est restée car "il n’y a plus trop d’avenir pour les Serbes au Kosovo."
"On n’a pas de pause. Soit on se prépare à acceuillir les gens l’hiver, soit on le fait. On travail 24h/24h. On essaye d’envoyer les personnes âgées en centre de gérontologie, cet endroit c’est leur ticket hors d’ici. Quand ils arrivent ils sont dans de terribles conditions d’hygiène. Notre responsabilité c’est de s’occuper d’eux le temps qu’ils résolvent leurs problèmes le plus définitivement possible."

Abri pour sans domicile. Quartier de Voždovac. Belgrade.

Une employée. Originaire du Kosovo, elle est venue à Belgrade pour faire ses études et est restée car "il n’y a plus trop d’avenir pour les Serbes au Kosovo."
"On n’a pas de pause. Soit on se prépare à acceuillir les gens l’hiver, soit on le fait. On travail 24h/24h. On essaye d’envoyer les personnes âgées en centre de gérontologie, cet endroit c’est leur ticket hors d’ici. Quand ils arrivent ils sont dans de terribles conditions d’hygiène. Notre responsabilité c’est de s’occuper d’eux le temps qu’ils résolvent leurs problèmes le plus définitivement possible."

Blok 70, rue Yuri Gagarin.

"La Serbie à soif d’investissement, tu peux investir en Serbie et vivre confortablement, la seule chose qui a besoin de changer est l’état d’esprit de certains, et quand ca arrivera, on ira de l’avant."

Blok 70, rue Yuri Gagarin.

"La Serbie à soif d’investissement, tu peux investir en Serbie et vivre confortablement, la seule chose qui a besoin de changer est l’état d’esprit de certains, et quand ca arrivera, on ira de l’avant."

Un ancien soldat des guerres de Yougoslavie dans les locaux d’une association d’anciens combattants. Zemun, Belgrade.

"Après cinq ans de guerre, je n’ai pas de pension, ni en Serbie, ni en Croatie... Je ne vais pas te raconter mon histoire, mais celle de mon jumeau, on s’est enrôlés quand on étaient jeunes, on a 47 ans maintenant. Des crimes de guerre ont été commis des deux côtés, les responsables doivent être poursuivis, mais à l’époque nous pensions mener un combat honorable. Mon frère était chauffeur de bus. Jusqu’en 2006, nous avons vécu notre vie. 
Un jour, l’insomnie est venue, l’anxiété, ses yeux étaient rouges. Quand notre mère était encore en vie, il est allé chez le médecin, mais il n’a jamais accepté que ce qui lui arrivait. Il a essayé de rester lui même, mais il n’a pas réussi. Il s’est mis à boire beaucoup, il a perdu son boulot, entre temps notre mère est morte, il est devenu plus agressif envers ma femme et moi. Il est resté seul dans une maison qu’il a construite et dévastée, il était violent envers tout et tout le monde. L’isolement total est venu. Puis l’hiver. Je l’ai trouvé nu et affamé. Il a survécu grâce à moi, pas par la grâce de l’État. D’un homme très silencieux, il est devenu tout autre. Aucune institution n’en veut. C’est un paria."

Un ancien soldat des guerres de Yougoslavie dans les locaux d’une association d’anciens combattants. Zemun, Belgrade.

"Après cinq ans de guerre, je n’ai pas de pension, ni en Serbie, ni en Croatie... Je ne vais pas te raconter mon histoire, mais celle de mon jumeau, on s’est enrôlés quand on étaient jeunes, on a 47 ans maintenant. Des crimes de guerre ont été commis des deux côtés, les responsables doivent être poursuivis, mais à l’époque nous pensions mener un combat honorable. Mon frère était chauffeur de bus. Jusqu’en 2006, nous avons vécu notre vie.
Un jour, l’insomnie est venue, l’anxiété, ses yeux étaient rouges. Quand notre mère était encore en vie, il est allé chez le médecin, mais il n’a jamais accepté que ce qui lui arrivait. Il a essayé de rester lui même, mais il n’a pas réussi. Il s’est mis à boire beaucoup, il a perdu son boulot, entre temps notre mère est morte, il est devenu plus agressif envers ma femme et moi. Il est resté seul dans une maison qu’il a construite et dévastée, il était violent envers tout et tout le monde. L’isolement total est venu. Puis l’hiver. Je l’ai trouvé nu et affamé. Il a survécu grâce à moi, pas par la grâce de l’État. D’un homme très silencieux, il est devenu tout autre. Aucune institution n’en veut. C’est un paria."

Un ancien employé de la croix rouge dans les locaux d’une association d’anciens combattants. Zemun, Belgrade.

"Ceux qui ont perdu un membre ont des aides de l’état, pas grand chose mais quand même... avec les stress post-traumatiques, nous n’avons pas d’aide. C’est un handicap caché.

J’avais une responsabilité dans la protection civile. On à utilisé les clubs de radio amateur, ils sont protégé par les traités internationaux et ne peuvent être attaqué en temps de guerre. On a reussi a mettre en relation des personnes déplacées. J’ai vue des camps de réfugiés, des exhumations de charniers, c’est comme ca que je suis entré dans l’ association d’anciens combattants.

La guerre par nature cause du stress post-traumatique. L’aspect nationaliste et génocidaire fût terrible. Je me pensais comme quelqu’un de fort, j’avais tort. A Vukovar... Au second étage d’une maison il y avais le mari, la femme et deux enfants. Ils étaient morts, les mains de la femme dans ses seins, comme des gants. Une odeur terrible apparu, j’ai claqué la porte et fuit. Trois heure après, j’ai transpiré des mains a grand flôts, ca ne s’arretais pas. Le docteur m’a dis que j’avais eu un stress nerveux. L’odeur ne me quittais pas, tout les jours sur mes habits jusqu’a ce que je quitte mon poste, puis ca c’est tassé."

Un ancien employé de la croix rouge dans les locaux d’une association d’anciens combattants. Zemun, Belgrade.

"Ceux qui ont perdu un membre ont des aides de l’état, pas grand chose mais quand même... avec les stress post-traumatiques, nous n’avons pas d’aide. C’est un handicap caché.

J’avais une responsabilité dans la protection civile. On à utilisé les clubs de radio amateur, ils sont protégé par les traités internationaux et ne peuvent être attaqué en temps de guerre. On a reussi a mettre en relation des personnes déplacées. J’ai vue des camps de réfugiés, des exhumations de charniers, c’est comme ca que je suis entré dans l’ association d’anciens combattants.

La guerre par nature cause du stress post-traumatique. L’aspect nationaliste et génocidaire fût terrible. Je me pensais comme quelqu’un de fort, j’avais tort. A Vukovar... Au second étage d’une maison il y avais le mari, la femme et deux enfants. Ils étaient morts, les mains de la femme dans ses seins, comme des gants. Une odeur terrible apparu, j’ai claqué la porte et fuit. Trois heure après, j’ai transpiré des mains a grand flôts, ca ne s’arretais pas. Le docteur m’a dis que j’avais eu un stress nerveux. L’odeur ne me quittais pas, tout les jours sur mes habits jusqu’a ce que je quitte mon poste, puis ca c’est tassé."

Musée de l’aviation, près de l’aréoport Nikola Tesla. Surčin.

"J’aime ma femme. La nuit j’ai des cauchemars, je crie, il m’arrive dans mes rêves de battre ma femme. Les images du passé me hantent, maintenant tout est en cendres... On se ment avec de faux espoirs, l’espoir ne dure jamais très longtemps."

Musée de l’aviation, près de l’aréoport Nikola Tesla. Surčin.

"J’aime ma femme. La nuit j’ai des cauchemars, je crie, il m’arrive dans mes rêves de battre ma femme. Les images du passé me hantent, maintenant tout est en cendres... On se ment avec de faux espoirs, l’espoir ne dure jamais très longtemps."

Prière avant le repas dans une communauté de La terre des vivants, un centre pour toxicomane près de Novi Sad.

Les hommes viennent de différents milieux : de fermier à directeur d’une prestigieuse institution artistique. Les addictions vont de l’alcool à l’héroïne en passant par les jeux. Ils on entre une petite vingtaine et la fin de quarantaine. Certains sont ici depuis un an.

"La terre des vivants existe depuis 10 ans. Il y a six communautés dont une pour les femmes. C’est sous l’hospice du monastère orthodoxe de Kovilj, c’est un projet de l’église. On collabore avec la municipalité de Novi Sad. C’est entièrement gratuit, non médicalisé. Les gens doivent venir de leur propre chef, ils peuvent aussi partir. Dernièrement les gens prennent plus de speed, de la cocaïne ou de l’ecstasy plutôt que de l’héroïne."

Prière avant le repas dans une communauté de La terre des vivants, un centre pour toxicomane près de Novi Sad.

Les hommes viennent de différents milieux : de fermier à directeur d’une prestigieuse institution artistique. Les addictions vont de l’alcool à l’héroïne en passant par les jeux. Ils on entre une petite vingtaine et la fin de quarantaine. Certains sont ici depuis un an.

"La terre des vivants existe depuis 10 ans. Il y a six communautés dont une pour les femmes. C’est sous l’hospice du monastère orthodoxe de Kovilj, c’est un projet de l’église. On collabore avec la municipalité de Novi Sad. C’est entièrement gratuit, non médicalisé. Les gens doivent venir de leur propre chef, ils peuvent aussi partir. Dernièrement les gens prennent plus de speed, de la cocaïne ou de l’ecstasy plutôt que de l’héroïne."

Dans une communauté de La terre des vivants, un centre pour toxicoman près de Novi Sad.

"Au repas, si tu jures, tu te lèves devant tout le monde pour t’excuser, tu seras de corvée de vaisselle. Ils se lèvent à 6h30 et peuvent dormir à 22h, personne n’est autorisé à se coucher avant 21h30. Tu peux t’asseoir, te reposer mais pas te coucher. Les sièges des toilettes sont attachés en position relevée. Pas de TV, un film par semaine. Pas de contact physique. Après les six premiers mois, ils peuvent voir leur famille deux heures. Au bout d’un an, ils vont chez eux pour trois semaines. Puis trois semaines tous les six mois. Après trois ans, c’est un mois ici, un mois chez eux, les week-ends... Le taux de succès est vers les 80% quand ils retournent dans la société."

Dans une communauté de La terre des vivants, un centre pour toxicoman près de Novi Sad.

"Au repas, si tu jures, tu te lèves devant tout le monde pour t’excuser, tu seras de corvée de vaisselle. Ils se lèvent à 6h30 et peuvent dormir à 22h, personne n’est autorisé à se coucher avant 21h30. Tu peux t’asseoir, te reposer mais pas te coucher. Les sièges des toilettes sont attachés en position relevée. Pas de TV, un film par semaine. Pas de contact physique. Après les six premiers mois, ils peuvent voir leur famille deux heures. Au bout d’un an, ils vont chez eux pour trois semaines. Puis trois semaines tous les six mois. Après trois ans, c’est un mois ici, un mois chez eux, les week-ends... Le taux de succès est vers les 80% quand ils retournent dans la société."

Andrei.

«J’étais ici, car j’étais toxico. Il y a cinq ans, j’ai commencé à être bénévole ici, je suis coordinateur depuis deux ans. Tu commences par curiosité, parce que tu veux être cool, parce que tu n’as pas confiance en toi. Tu dois accepter toi et ton passé avant de retourner dehors, le fait que tu resteras guéri n’est pas garanti. Arrêter, c’est très difficile, les gens dehors ne comprennent pas vraiment ça. Tu peux venir ici encore accro, mais il n’y a pas d’aide médicale, c’est plus pour l’après. Au bout de plusieurs années à être drogués, ta seule identité, c’est d’être un toxico, pour toi comme pour tes proches.»

Andrei.

«J’étais ici, car j’étais toxico. Il y a cinq ans, j’ai commencé à être bénévole ici, je suis coordinateur depuis deux ans. Tu commences par curiosité, parce que tu veux être cool, parce que tu n’as pas confiance en toi. Tu dois accepter toi et ton passé avant de retourner dehors, le fait que tu resteras guéri n’est pas garanti. Arrêter, c’est très difficile, les gens dehors ne comprennent pas vraiment ça. Tu peux venir ici encore accro, mais il n’y a pas d’aide médicale, c’est plus pour l’après. Au bout de plusieurs années à être drogués, ta seule identité, c’est d’être un toxico, pour toi comme pour tes proches.»

Tour Genex. L’élément cylindrique au sommet devait être un restaurant rotatif. Il n’a jamais ouvert. Belgrade.

Tour Genex. L’élément cylindrique au sommet devait être un restaurant rotatif. Il n’a jamais ouvert. Belgrade.

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"J’ai 19 ans. Je viens de Somalie. Je suis parti il y à 7 mois. Je suis venu par la Grèce et avant : la Turquie. Traverser la mer était terrifiant. On était environ 65 sur le bateau. Le pilote ne savait pas le chemin. Des Syriens, des Pakistanais... Les gardes côtes grecs nous on dit de faire demi-tour. On a dit qu’on ne retournerait jamais en Turquie, tuez nous ici. Le pilote a crevé le bateau avec un couteau, ils ont dû nous sauver. Je travaillais à Mogadiscio comme journalier. J’ai quitté six soeurs et deux frères, ma mère est morte. Aujourd’hui ça va à Mogadiscio, dans quatre jours, il y aura peut-être AL-Shabab. Mon futur, je ne sais pas, seul dieu sait."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"J’ai 19 ans. Je viens de Somalie. Je suis parti il y à 7 mois. Je suis venu par la Grèce et avant : la Turquie. Traverser la mer était terrifiant. On était environ 65 sur le bateau. Le pilote ne savait pas le chemin. Des Syriens, des Pakistanais... Les gardes côtes grecs nous on dit de faire demi-tour. On a dit qu’on ne retournerait jamais en Turquie, tuez nous ici. Le pilote a crevé le bateau avec un couteau, ils ont dû nous sauver. Je travaillais à Mogadiscio comme journalier. J’ai quitté six soeurs et deux frères, ma mère est morte. Aujourd’hui ça va à Mogadiscio, dans quatre jours, il y aura peut-être AL-Shabab. Mon futur, je ne sais pas, seul dieu sait."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"Il y a des Syriens près de la gare routière. Ils ont monté des tentes. De ce que j’entends, les Serbes sont plus sympas que les Bulgares ou les Hongrois. Je pense que c’est parce que pas mal de gens en Serbie ont connu la guerre."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"Il y a des Syriens près de la gare routière. Ils ont monté des tentes. De ce que j’entends, les Serbes sont plus sympas que les Bulgares ou les Hongrois. Je pense que c’est parce que pas mal de gens en Serbie ont connu la guerre."

Le Danube.

"Mon futur, j’espère qu’un jour, ma femme, mon fils et moi prendrons un café en regardant notre foyer. C’est notre rêve, se réalisera-t-il, cela ne dépend pas de nous. Nous avons demandé aux autorités à de nombreuses reprises ces vingts dernières années. L’eau du Danube s’écoule comme nos jours passent. Parfois nous sommes heureux, parfois nous sommes tristes, parfois il pleut, parfois il neige."

Le Danube.

"Mon futur, j’espère qu’un jour, ma femme, mon fils et moi prendrons un café en regardant notre foyer. C’est notre rêve, se réalisera-t-il, cela ne dépend pas de nous. Nous avons demandé aux autorités à de nombreuses reprises ces vingts dernières années. L’eau du Danube s’écoule comme nos jours passent. Parfois nous sommes heureux, parfois nous sommes tristes, parfois il pleut, parfois il neige."

Maja, née en 1990.

"Je me souviens du choc initial du premier bombardement de 1999 qui est tombé près de chez nous. Mes parents ont dû me gifler pour me ramener à la réalité.
Après ça c’est devenu normal. Mes parents étaient effrayés, les rayons des magasins se vidaient... Mon père travaillait pour une chaîne de télévision. Depuis son bureau il voyait les bombes lui passer devant les yeux. Un jour, il était avec un ami et ils ont dû évacuer l’immeuble. Quand ils sont sortis, une bombe a explosé, son ami a perdu ses jambes."

Maja, née en 1990.

"Je me souviens du choc initial du premier bombardement de 1999 qui est tombé près de chez nous. Mes parents ont dû me gifler pour me ramener à la réalité.
Après ça c’est devenu normal. Mes parents étaient effrayés, les rayons des magasins se vidaient... Mon père travaillait pour une chaîne de télévision. Depuis son bureau il voyait les bombes lui passer devant les yeux. Un jour, il était avec un ami et ils ont dû évacuer l’immeuble. Quand ils sont sortis, une bombe a explosé, son ami a perdu ses jambes."

Bratislav, né en 1958. Père de Maja.

"J’ai vu le bombardement du ministère de la défense en 1999 live, pas à la TV, avec mes yeux.  Quand ils ont aussi bombardé la TV nationale, nous à Studio B avons aussi déménagé, on avait peur d’être une cible. Même si on était une chaîne d’opposition, pas comme RTS qui était la marionnette de Milošević... ils décrivaient l’OTAN comme le pire ennemi de l’histoire de la Serbie... nous on se contentait des faits. Un de mes amis travaillait comme technicien à RTS, la nuit auparavant, il m’a dite qu’il ne vivrait pas pour voir un autre jour... Il a été touché directement, aucun reste n’a été retrouvé. On avait des «services de guerre» de 12h pour pouvoir couvrir en continu.  Je pensais constamment à Maja et ma femme. Après quelques jours, on ne courait plus vers les abris. Ce qui surprenait, c’était le silence d’après : pas d’avions, pas de sirènes, pas d’explosion... La vie suit son cours."

Bratislav, né en 1958. Père de Maja.

"J’ai vu le bombardement du ministère de la défense en 1999 live, pas à la TV, avec mes yeux. Quand ils ont aussi bombardé la TV nationale, nous à Studio B avons aussi déménagé, on avait peur d’être une cible. Même si on était une chaîne d’opposition, pas comme RTS qui était la marionnette de Milošević... ils décrivaient l’OTAN comme le pire ennemi de l’histoire de la Serbie... nous on se contentait des faits. Un de mes amis travaillait comme technicien à RTS, la nuit auparavant, il m’a dite qu’il ne vivrait pas pour voir un autre jour... Il a été touché directement, aucun reste n’a été retrouvé. On avait des «services de guerre» de 12h pour pouvoir couvrir en continu. Je pensais constamment à Maja et ma femme. Après quelques jours, on ne courait plus vers les abris. Ce qui surprenait, c’était le silence d’après : pas d’avions, pas de sirènes, pas d’explosion... La vie suit son cours."

Les chats de la fille de Svetislav. Quartier de Borča.

"Sa mère, c’est une capitaliste."

Svetislav a vécu à Paris avec ses parents quand il était enfant. Ils ont construit cette maison qu’il partage avec sa fille, à lui le rez-de-chaussé, à elle l’étage. Il s n’avaient pas fui Tito, leur plan était de revenir et de construire.
Il se définit comme un «punk-anar». Il n’a plus de papiers, achète son tabac au marché noir et est un alcoolique repenti. 
Il vit de la vente "d’artefacts" communistes et post-URSS : Vinyle de punk yougoslaves, magazines, livres, etc. Sous Tito, il faisait de la contrebande : ramenait des pièces pour voitures de Grèce ou vendait des bananes dans la Roumanie des Ceausescu à 50 Lei la pièce, ce qui n’empêchaient pas les gens de se jeter dessus. 

Il ne voulait pas être pris en photo.

Les chats de la fille de Svetislav. Quartier de Borča.

"Sa mère, c’est une capitaliste."

Svetislav a vécu à Paris avec ses parents quand il était enfant. Ils ont construit cette maison qu’il partage avec sa fille, à lui le rez-de-chaussé, à elle l’étage. Il s n’avaient pas fui Tito, leur plan était de revenir et de construire.
Il se définit comme un «punk-anar». Il n’a plus de papiers, achète son tabac au marché noir et est un alcoolique repenti.
Il vit de la vente "d’artefacts" communistes et post-URSS : Vinyle de punk yougoslaves, magazines, livres, etc. Sous Tito, il faisait de la contrebande : ramenait des pièces pour voitures de Grèce ou vendait des bananes dans la Roumanie des Ceausescu à 50 Lei la pièce, ce qui n’empêchaient pas les gens de se jeter dessus.

Il ne voulait pas être pris en photo.

Un detenu dans la cour intérieure de la prison de haute sécurité de Padinska Skela, environs de Belgrade.

Les prisonniers marchent énergiquement. Il n’y a pas de vue sur l’extérieur. Selon la porte parole de l’établissement, il est envisagé d’installer des plantes dans la cour de promenade. 
Certains détenus peuvent travailler à l’atelier de frabrication d’enveloppes, participer à des ateliers de peinture, l’un d’eux construit une replique réduite de la prison d’environ 1m75 de diamètre.

Un detenu dans la cour intérieure de la prison de haute sécurité de Padinska Skela, environs de Belgrade.

Les prisonniers marchent énergiquement. Il n’y a pas de vue sur l’extérieur. Selon la porte parole de l’établissement, il est envisagé d’installer des plantes dans la cour de promenade.
Certains détenus peuvent travailler à l’atelier de frabrication d’enveloppes, participer à des ateliers de peinture, l’un d’eux construit une replique réduite de la prison d’environ 1m75 de diamètre.

Chapelle de la prison de haute sécurité de Padinska Skela, environs de Belgrade.

La prison est l’une des dernières construites et accueille environ 150 prisonniers dans de bonnes conditions. La peine moyenne est d’une durée de 20 ans. Le minimum étant 15 ans et le maximum 40 ans. Les crimes commis par les détenus sont divers : crime organisé, viol, meurtre, conspiration contre l’État.

Chapelle de la prison de haute sécurité de Padinska Skela, environs de Belgrade.

La prison est l’une des dernières construites et accueille environ 150 prisonniers dans de bonnes conditions. La peine moyenne est d’une durée de 20 ans. Le minimum étant 15 ans et le maximum 40 ans. Les crimes commis par les détenus sont divers : crime organisé, viol, meurtre, conspiration contre l’État.

Pont de Pančevački.

"Mon père a fait la guerre en Bosnie, il m’a dit que si ça devait encore arriver, il n’hésiterait pas à partir."

Pont de Pančevački.

"Mon père a fait la guerre en Bosnie, il m’a dit que si ça devait encore arriver, il n’hésiterait pas à partir."

Aleksandar.

"C’est pas si dur d’être gay à Belgrade, j’ai emballé un mec au milieu d’une boite de nuit et je n’ai jamais eu de problèmes. En province c’est une autre histoire."

Aleksandar.

"C’est pas si dur d’être gay à Belgrade, j’ai emballé un mec au milieu d’une boite de nuit et je n’ai jamais eu de problèmes. En province c’est une autre histoire."

Pan Erotica, magazine porno serbe, éditions de la fin des années 90.

"Avec des amis aussi séropositifs, on a fondé une ONG en 2010. En 5 ans, 120 personnes ont recours à nos services. On fournit des traitements aux gens dans et hors de Belgrade. Les personnes séropositives souffrent de discrimination, dans les hôpitaux par exemple."

Đurica Stankov a découvert jeune adolescent que bien qu’homosexuel il pouvait avoir des rapports aussi avec des femmes. De son enfance au début de sa vingtaine, il vécut une vie extraordinairement difficile (premier mariage à 15 ans, il a enterré sa mère et ses deux enfants avant ses 20 ans par exemple). Plus tard son copain vendra leurs photos intimes alors qu’il était saoul. Cet événement est sa "bisexualité" l’on fait entrer dans l’industrie du porno en Serbie et en Hongrie. Contrairement aux acteurs et actrices occidentaux, la paye était mauvaise.

Pan Erotica, magazine porno serbe, éditions de la fin des années 90.

"Avec des amis aussi séropositifs, on a fondé une ONG en 2010. En 5 ans, 120 personnes ont recours à nos services. On fournit des traitements aux gens dans et hors de Belgrade. Les personnes séropositives souffrent de discrimination, dans les hôpitaux par exemple."

Đurica Stankov a découvert jeune adolescent que bien qu’homosexuel il pouvait avoir des rapports aussi avec des femmes. De son enfance au début de sa vingtaine, il vécut une vie extraordinairement difficile (premier mariage à 15 ans, il a enterré sa mère et ses deux enfants avant ses 20 ans par exemple). Plus tard son copain vendra leurs photos intimes alors qu’il était saoul. Cet événement est sa "bisexualité" l’on fait entrer dans l’industrie du porno en Serbie et en Hongrie. Contrairement aux acteurs et actrices occidentaux, la paye était mauvaise.

"Je suis Gordana Mitrovic, j’ai 42 ans, je suis transgenre. Ce que je fais pour vivre... activisme, je donne des conférences ... Je suis dans la vie publique depuis 5 ans. Je suis le personnage principal dans "Quand j’étais un garçon, j’étais une fille". C’est un court documentaire qui a été présenté au festival de Berlin, il était dans le dernier tour pour la récompense dans sa catégorie.

La plupart du temps je suis un activiste sur les questions de genre, mais aussi sur les violences envers femmes et enfants. Les gens comme moi sont normaux, nous ne venons pas de Mars. Nous sommes en dehors de la loi ici, pas de statut ... A cause de cela, je devais être Goran Mitrovic jusqu’à mes 35 ans.

Quand j’ai commencé à agir comme une femme, j’ai fait face à une violence verbale et à une discrimination quotidiennes. Puis j’ai réalisé que je n’ai besoin de la permission de personne pour être heureux. Cela a été un peu difficile quand je l’ai dit à ma famille, ils ne l’ont pas très bien pris... Je leur ai dit que soit ils m’acceptaient, soit ils ne m’acceptaient pas, et maintenant nous sommes en excellents termes."

"Je suis Gordana Mitrovic, j’ai 42 ans, je suis transgenre. Ce que je fais pour vivre... activisme, je donne des conférences ... Je suis dans la vie publique depuis 5 ans. Je suis le personnage principal dans "Quand j’étais un garçon, j’étais une fille". C’est un court documentaire qui a été présenté au festival de Berlin, il était dans le dernier tour pour la récompense dans sa catégorie.

La plupart du temps je suis un activiste sur les questions de genre, mais aussi sur les violences envers femmes et enfants. Les gens comme moi sont normaux, nous ne venons pas de Mars. Nous sommes en dehors de la loi ici, pas de statut ... A cause de cela, je devais être Goran Mitrovic jusqu’à mes 35 ans.

Quand j’ai commencé à agir comme une femme, j’ai fait face à une violence verbale et à une discrimination quotidiennes. Puis j’ai réalisé que je n’ai besoin de la permission de personne pour être heureux. Cela a été un peu difficile quand je l’ai dit à ma famille, ils ne l’ont pas très bien pris... Je leur ai dit que soit ils m’acceptaient, soit ils ne m’acceptaient pas, et maintenant nous sommes en excellents termes."

Portrait de Josip Borz Tito dans un atelier du centre de détention de Padinska Skela, environs de Belgrade.

"J’ai vécu à Belgrade toute ma vie, mes parents ont déménagé à Novi Belgrade quand j’avais un an (fin 1980), avant cela, nous vivions chez ma grand-mère. A cette époque c’était possible d’acheter un appartement et de vivre une vie ordinaire."

Portrait de Josip Borz Tito dans un atelier du centre de détention de Padinska Skela, environs de Belgrade.

"J’ai vécu à Belgrade toute ma vie, mes parents ont déménagé à Novi Belgrade quand j’avais un an (fin 1980), avant cela, nous vivions chez ma grand-mère. A cette époque c’était possible d’acheter un appartement et de vivre une vie ordinaire."

Goran, patriote serbe, membre de l’association des vétérans et ancien agent de sécurité.

"Je veux juste dire que les gens ne devraient pas dire de mauvaises choses sur la Russie ou la Serbie."

Goran, patriote serbe, membre de l’association des vétérans et ancien agent de sécurité.

"Je veux juste dire que les gens ne devraient pas dire de mauvaises choses sur la Russie ou la Serbie."

Oeuf de Pâques. La Serbie est majoritairement chrétienne orthodoxe. Pour Pâques, les Serbes font des oeufs durs et s’engagent dans des duels: une personne tentera en un seul coup de briser la coquille de l’oeuf de son adversaire. Celui dont l’oeuf reste intact a gagné celui de son opposant.

"Si les gens avaient à choisir, je suppose qu’ils pencheraient vers l’occident. La Russie est populaire, elle était présente pendant les inondations, mais elle ne se pointe qu’en cas de crise et ne s’implique pas au long terme."

Oeuf de Pâques. La Serbie est majoritairement chrétienne orthodoxe. Pour Pâques, les Serbes font des oeufs durs et s’engagent dans des duels: une personne tentera en un seul coup de briser la coquille de l’oeuf de son adversaire. Celui dont l’oeuf reste intact a gagné celui de son opposant.

"Si les gens avaient à choisir, je suppose qu’ils pencheraient vers l’occident. La Russie est populaire, elle était présente pendant les inondations, mais elle ne se pointe qu’en cas de crise et ne s’implique pas au long terme."

Aleksandra, 30 ans, prof d’Anglais à l’Université de Belgrade.

"En 1994, j’avais 8 ans, la guerre avec la Bosnie et la Croatie commençât. Je ne me rappelle pas très bien de celle-ci mais plutôt bien des bombardements de 1999. Il n’y avait aucun signe de guerre à Belgrade en 94, mais j’ai de la famille en Bosnie et on ne pouvait pas y aller... j’étais frustrée de ne pas pouvoir rendre visite à mes cousins et cousines aussi souvent que je l’aurais voulu.

En 1999, j’avais 14 ans. J’allais rentrer au lycée. On y est pas allés pendant un moment. Quand il y avait ces alarmes pour les bombardements, les gens étaient censés courir aux abris. Nous n’y allions pas car ils n’avaient pas de sorties de secours, et Nouvelle Belgrade n’était pas ciblée.

Au début les gens étaient furieux. Je suis allée à des manifestations avec ma mère, on avait des badges cibles accrochés sur nous, il y avait des concerts, c’était contre la guerre. Après, les bombes sont tombées sur des écoles, des hôpitaux, on a pensé qu’ils pouvaient cibler ces manifestations, ce n’était plus sûr. Au début ils visaient les bâtiments militaires, puis les médias et aussi les ponts."

Aleksandra, 30 ans, prof d’Anglais à l’Université de Belgrade.

"En 1994, j’avais 8 ans, la guerre avec la Bosnie et la Croatie commençât. Je ne me rappelle pas très bien de celle-ci mais plutôt bien des bombardements de 1999. Il n’y avait aucun signe de guerre à Belgrade en 94, mais j’ai de la famille en Bosnie et on ne pouvait pas y aller... j’étais frustrée de ne pas pouvoir rendre visite à mes cousins et cousines aussi souvent que je l’aurais voulu.

En 1999, j’avais 14 ans. J’allais rentrer au lycée. On y est pas allés pendant un moment. Quand il y avait ces alarmes pour les bombardements, les gens étaient censés courir aux abris. Nous n’y allions pas car ils n’avaient pas de sorties de secours, et Nouvelle Belgrade n’était pas ciblée.

Au début les gens étaient furieux. Je suis allée à des manifestations avec ma mère, on avait des badges cibles accrochés sur nous, il y avait des concerts, c’était contre la guerre. Après, les bombes sont tombées sur des écoles, des hôpitaux, on a pensé qu’ils pouvaient cibler ces manifestations, ce n’était plus sûr. Au début ils visaient les bâtiments militaires, puis les médias et aussi les ponts."

Dušan. né en 1989.

"Je travaille comme coordinateur pour une entreprise américaine de réparation de distributeurs de billets. Je travaille de nuit pendant que c’est le jour chez eux. Hier j’ai bossé sur Miami. Les réparateurs sont sympas, il posent des questions (j’ai un accent). L’un d’eux était US Marine, ils ont des trucs intéressants à raconter. 

Ma famille vient de Bosnie. On habite dans une maison vers Borča. Mon père et mes oncles hébergent notre grand-mère à tour-de-rôle. Comme ils ont tout perdu pendant la guerre et qu’ils sont venus ici, ils nous (mes frères, mes cousins) construisent tous des maisons pour qu’on vivent ensemble. Je suppose que c’est le rêve et la vie qu’ils ont perdu, mais ce n’est pas nécessairement ce que nous les jeunes voulons."

Dušan. né en 1989.

"Je travaille comme coordinateur pour une entreprise américaine de réparation de distributeurs de billets. Je travaille de nuit pendant que c’est le jour chez eux. Hier j’ai bossé sur Miami. Les réparateurs sont sympas, il posent des questions (j’ai un accent). L’un d’eux était US Marine, ils ont des trucs intéressants à raconter.

Ma famille vient de Bosnie. On habite dans une maison vers Borča. Mon père et mes oncles hébergent notre grand-mère à tour-de-rôle. Comme ils ont tout perdu pendant la guerre et qu’ils sont venus ici, ils nous (mes frères, mes cousins) construisent tous des maisons pour qu’on vivent ensemble. Je suppose que c’est le rêve et la vie qu’ils ont perdu, mais ce n’est pas nécessairement ce que nous les jeunes voulons."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"J’ai vécu à Belgrade depuis 23 ans, depuis 5 ans je suis ici. Je suis né en Croatie en 1954. Je suis diplômé de la faculté de sciences politiques de Zagreb. Ma première exposition personnelle date de 1970. J’ai travaillé comme employé de bureau. En 1986 j’ai décidé de ne me consacrer qu’à la peinture mais mon atelier a pris feu. Je suis parti alors pour la Serbie où j’ai travaillé comme concierge..."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"J’ai vécu à Belgrade depuis 23 ans, depuis 5 ans je suis ici. Je suis né en Croatie en 1954. Je suis diplômé de la faculté de sciences politiques de Zagreb. Ma première exposition personnelle date de 1970. J’ai travaillé comme employé de bureau. En 1986 j’ai décidé de ne me consacrer qu’à la peinture mais mon atelier a pris feu. Je suis parti alors pour la Serbie où j’ai travaillé comme concierge..."

Duro Maodus, peintre, Camp de réfugiés de Krnjaca.

"L’art c’est la possibilité de tout. Si tu n’écoutes pas ta voix intérieure, tu peux sombrer dans le crime, l’apathie, la dépression. Tu arrêterais de peindre alors que le bon tableau c’est la façon de s’en sortir. Je n’ai pas d’argent pour faire une exposition en galerie mais c’est mon rêve, de montrer que peu importe la situation, quelque chose est possible par l’art. Peut-être que j’y arriverai... Nous ne saurons jamais."

Duro Maodus, peintre, Camp de réfugiés de Krnjaca.

"L’art c’est la possibilité de tout. Si tu n’écoutes pas ta voix intérieure, tu peux sombrer dans le crime, l’apathie, la dépression. Tu arrêterais de peindre alors que le bon tableau c’est la façon de s’en sortir. Je n’ai pas d’argent pour faire une exposition en galerie mais c’est mon rêve, de montrer que peu importe la situation, quelque chose est possible par l’art. Peut-être que j’y arriverai... Nous ne saurons jamais."

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"Je ne suis pas un nationaliste, je ne louerai pas ma nation. Mais la vérité c’est que les Serbes, bien que petit pays, nous avons beaucoup de bons artistes et de bons sportifs. 

Qui sait ce qui arrivera ?"

Camp de réfugiés de Krnjaca.

"Je ne suis pas un nationaliste, je ne louerai pas ma nation. Mais la vérité c’est que les Serbes, bien que petit pays, nous avons beaucoup de bons artistes et de bons sportifs.

Qui sait ce qui arrivera ?"

Une vieille dame se dirige vers le bus pour Belgrade.

«Il y eût ce changement dans l’attitude de chacun, tout à coup tout le monde craignait pour sa vie. Ces bombardements étaient censés nous unir contre Milošević, mais ce fût le contraire. Evidemment tout le monde voulait voir ce type dégager, mais au lieu de ça, ça a uni les gens contre l’OTAN car ils ammenaient la mort sur vos proches.»

Une vieille dame se dirige vers le bus pour Belgrade.

«Il y eût ce changement dans l’attitude de chacun, tout à coup tout le monde craignait pour sa vie. Ces bombardements étaient censés nous unir contre Milošević, mais ce fût le contraire. Evidemment tout le monde voulait voir ce type dégager, mais au lieu de ça, ça a uni les gens contre l’OTAN car ils ammenaient la mort sur vos proches.»